Et puisque à présent dégagée
(Je voudrais que tu ne sois pas ou que tu sois du vide)
Et puisque à présent dégagée par un savoir ancestral de millénaires de coïts, ombre de femme faber tu as calciné de sperme les annexes de la vie s'agrafant à la peau comme un scapulaire plonge dans cette ombre deuil lutte couteau coït de lumière fendue - souffle vain est celui des sens.
Je voudrais que tu ne sois pas ou que tu sois du vide.
Ou que tu sois mon creux où je me réfugie aire minée lande où être à nouveau née cratère brûlant où je (mon moi) niche.
Sans arêtes étouffant le souffle de la bête humaine ni prières scellant les yeux absorbés sacrilège de pauvres nos corps blasphématoires laisse-moi revenir de l'abstinence du ventre.
Laisse-moi revenir de l'abstraction du mot (qu'avec ses filaments ombilicaux a étranglé l'ici) voix tu m'insuffles toi affluant de ta chair offrande d'une langue pleurant ses orphelins de ta lymphe tu noies la syntaxe et le point.
Un oxygène libre sans replis ni mémoires rugissement grognement déchiré par la gorge qui saigne le délice et devient gorge accidentelle de poirées la tige sectionnée mêlée d'aster versant par le côté flux ivre parfumé sur le bord des chemins
tu sèmes sur ma poitrine des ruisseaux d'anthémis perles de cédrat répand la gouttière de ton aine et me rend à la vie comme un fluide amniotique
je voudrais que tu ne sois pas que tu ne sois pas même du vide.
Poème traduit du galicien par Vincent Ozanam
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